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Parfois, il faut tout quitter, pour mieux recommencer.


Une jeune fille arpentait l'avenue principale de la petite ville en tirant sa lourde valise derrière elle. Elle replaça une de ses boucle blonde bien à l'abri sous son bonnet blanc. Malgré la présence des rayons du soleil qui l'éblouissaient, Il faisait froid. Etonnant pour un mois d'octobre, mais cela ne la gênait pas, au contraire ; la douceur du soleil d'automne avait su trouver sa place sans le cœur de la demoiselle. Elle s'aimait à regarder par la fenêtre les feuilles aux teintes changeantes lorsqu'elle était plus jeune. Ce souvenir la rendit nostalgique de savoir sa famille, loin d'elle, dans un petit village alsacien, sa sœur actuellement à Madagascar, son copain qui avait pris son départ comme un abandon. Mais elle esquissa un sourire en remerciant ses parents de lui avoir offert cette chance.

Flash-Back

(Quelques mois plus tôt)




Une magnifique après-midi ensoleillée, pour un mois de mai, se disait Valérie en regardant par la fenêtre de sa chambre. Sur l'arbre vert, se tenait une hirondelle ; oiseau typique du printemps. Elle aimait tellement les oiseaux, elle les trouvait si beau, si purs, si ... parfaits. Oui elle aurait voulu être un oiseau. Elle aurait dû être en train de réviser pour ses épreuves du Baccalauréat ; elle le savait pertinemment mais elle n'avait pu s'empêcher d'être distraite par l'ambiance extérieure.



« Excusez-moi d'être plus intéressée par un magnifique oiseau plutôt que par mon cours de maths... »


Elle s'était déjà replongée à corps perdu dans son gros livre, qu'elle fut tirée de sa torpeur.


Valérie, Claire !! Hurla une voix féminine depuis le rez-de-chaussée.


« Est-ce trop demander que de me laisser travailler tranquille, dans cette maison ! »
Ragea la blonde



La demoiselle quitta sa chambre, laissant sur son bureau une montagne de désordre, signe de sa tentative –vaine, évidement- de révisions. Elle était dans le couloir et s'apprêtait à descendre lorsqu'elle aperçut sa sœur, Claire, sur le palier. Elles se regardèrent et éclatèrent de rire en empruntant l'escalier.
Elles étaient désormais en bas et allèrent s'installer côte à côte, bien sûr, dans un des canapés du salon. Leur mère les regardait, amusée, alors que leur père prit la parole :



Mes Anges, commença-t-il en cherchant les mots justes.Voilà, avec votre mère, nous avons beaucoup hésité en choisissant votre cadeau d'anniversaire...
Ce n'est pas tous les jours que mes petits anges ont 18 ans n'est-ce pas chéri ? Rajouta la mère, ménageant le suspens.

La tension qui régnait dans la pièce était désormais à son comble. Les jumelles se regardèrent, un sourire mi curieux, mi anxieux collé sur leurs visages. Il est vrai que leur mère avait toujours eu un don pour leur faire les meilleures surprises, mais il faut avouer que leur père était plutôt du genre blagueur, et avec lui le pire comme le meilleur pouvait arriver.

Nous avons décidé, dans l'optique où vous obtenez votre bac bien sûr, de vous offrir, quelque chose qui changera votre vie à jamais. On vous offre ... un voyage de un an ! On sait que Val' a besoin de changer d'air, tu nous en a parlé il n'y a pas longtemps, et on se doute bien que Claire n'arrivera pas à aller à la fac si elle n'est pas allée gambader je ne sais où le mois d'avant.déclara le père, tout sourire.

Voilà, la bombe était lâchée par leur père. Les jeunes filles se regardaient, n'y croyant pas. Elles avaient des étoiles plein les yeux. Elles partaient, loin. Un an.

Fin Flash-Back









Voilà comment elles en étaient arrivées là. Val' et sa sœur avaient travaillé d'arrache pieds, travail qui avait été récompensé à sa juste valeur :

« Dubois Claire, admise à l'épreuve du baccalauréat, section ES, mention Bien »

« Dubois Valérie, admise à l'épreuve du baccalauréat, section S, mention Très Bien. »


Ayant réussi à avoir leurs bacs –avec mentions, s'il vous plait-, elles venaient de remplir leur part du contrat. Elles devaient désormais choisir leurs destinations et faire leurs valises.

Claire avait opté pour un tour du monde. Cela lui ressemblait tant. En effet, la sœur de Valérie lui était complémentaire, car bien que jumelles ne se ressemblant pas, elles s'assemblaient. L'une blonde comme les blés, l'autre châtain. La première avait des yeux bleus azur alors que ceux de sa sœur étaient empreints d'une teinte verte envoûtante. Valérie avait toujours été la plus sérieuse des deux alors que Claire, au contraire, voulait toujours tester ses limites ; mais malgré toutes ses différences, elles étaient si semblables, au fond d'elles, capable de lire au plus profond de l'autre. Elles partageaient un lien gémellaire fort, aussi puissant que destructeur. Alors oui, un tour du monde lui ressemblait bien. Claire n'avait jamais pu rester en place, il fallait qu'elle bouge ; c'est pour cela qu'elle pratiquait le judo depuis presque 10ans. Elle s'était offusquée lorsque Valérie avait annoncé à ses proches qu'elle vivrait en Angleterre l'année suivante. Si Valérie avait choisi ce pays pluvieux comme destination, il y avait une raison. Tous le savaient. Une partie de la famille vivait sur Londres et Valérie avait prétexté vouloir leur rendre visite. Les Dubois y venaient plusieurs semaines par an depuis leur plus jeune âge pour les vacances d'été. Elles avaient des amis dans ce pays. Comme un jeune homme d'une vingtaine d'années maintenant, qui avait été le correspondant de Valérie pendant 1 mois, lorsqu'ils n'avaient qu'une dizaine d'années. Bien sûr, ils étaient restés en contact, d'abord par lettres et téléphone puis les réseaux sociaux avaient doucement pris le relais. Ils s'étaient revus une quinzaine de fois depuis, s'arrangeant toujours pour passer une après-midi ensemble lorsque la jeune fille voyait sa famille à Londres. Le Garçon avait pris la peine de venir deux fois en France, depuis : la première fois chez les parents de la demoiselle pour les revoir, et la seconde à Paris, où il avait entrainé toute sa famille avec lui et où la jolie blonde s'était déplacée pour l'occasion. Valérie avait ainsi pu venir chez lui en week-end plusieurs fois. Sa dernière escapade datait d'il y a plus d'un an : Le châtain lui avait annoncé qu'il avait emménagé dans un magnifique duplex et qu'il y avait aménagé une chambre spécialement pour elle. Elle avait donc profité du week-end du 14 juillet pour venir le voir.


La Blonde continuait sa route, sa valise à la main quand elle aperçut une boulangerie française. Elle ne réfléchit pas plus longtemps avant de passer la porte. Elle commanda une baguette et des croissants. Dieu que cela lui faisait du bien de sentir cette odeur. Oui, elle ne pouvait nier que ça lui manquaient. Elle était perdue dans ses pensées qu'elle ne vit pas la vendeuse la rappeler pour lui rendre sa monnaie.

Elle prit son téléphone portable pour envoyer un simple sms, lourd de sens:



«Suuuuuurprise !! Debout marmotte ! Mon avions vient d'atterrir : je suis chez toi dans 10 minutes ! :) »






A quelques rues de là, le destinataire du message, un jeune homme châtain d'une vingtaine d'années, se réveilla en sursaut, se maudissant intérieurement d'avoir oublié de désactiver la sonnerie de son portable. Il prit l'objet en main. Un nouveau message. Qui pouvait bien l'appeler à 8am, un dimanche matin. Choue, forcément, oui, Choue, la réponse lui apparue comme une évidence. Un sourire illumina son visage alors qu'il lisait les quelques mots de son amie. Cela faisait 2 mois qu'ils ne s'étaient pas vus ; que venait-elle faire dans sa petite ville de banlieue ? Il se leva en toute hâte et sauta dans sa douche. Avant d'en ressortir aussi vite avec l'intention de faire un peu de ménage pour Elle. Car oui, cela faisait longtemps qu'il ne l'avait pas vue. Elle passait toujours en coup de vent. Un week-end par ici, une semaine par là ; mais ne restait jamais très longtemps auprès de lui, à son plus grand désarrois. La dernière fois, c'était il y a quelques mois. Elle était venue 3 jours avant de descendre sur Londres, voir sa famille.


Flash-Back


Notre française venait de quitter ses amis et sa famille. Elle venait de faire des au revoir à sa sœur, cette dernière lui promettant de lui envoyer des cartes postales et des photos dès que possible. La plus belle année de sa vie venait de commencer. Son avion s'était posé sur le tarmac de l'aéroport de la ville il y près d'une heure et elle était en train de récupérer ses affaires sur le tapis. Elle franchit la douane. A peine venait-elle de poser de poser un pied dans le hall, qu'un jeune homme se mit à courir pour la rejoindre. Elle lâcha ses valises et le laissa faire. Il la souleva dans les airs et la fit tourner. Elle était bien, là, dans les bras. Quand ses pieds touchèrent à nouveau le sol elle lui claqua une bise sur les deux joues.

Fin Flash-Back




Un bruit de porte qui claque.
Un juron.
Un claquement de talons sur le carrelage.

Aucun doute possible: elle était là.

Le châtain ouvrit la porte de sa chambre à la volée se félicitant d'avoir eu la présence d'esprit de mettre un T-Shirt. Il accourut, pour la prendre dans ses bras !

Aaaaaaaah ! non, le jeune homme ne pouvait pas se tromper. La blonde venait bien de crier quelque chose ressemblant vaguement à son nom.
Vaaaaaal murmura le concerné, un sourire amusé plaqué sur son visage en voyant qu'elle avait utilisé ses clefs. Pourquoi tu ne m'as prévenu il y a 10 minutes que tu venais? Tu ne devrais pas être chez ta tante? À Londres? Il s'est passé quelque chose? Mais parle bon sang ! Et c'est quoi ça ? Pourquoi tu as une valise ? Demanda-t-il en s'inquiétant.
Eh c'est bon ok ? Si tu ne veux pas que je reste chez toi dit le tout de suite... fit-t-elle en riant. Une question à la fois ...



Valérie ôta son manteau et libéra ses boucles de son bonnet. Elle enleva ses bottes et posa ses clefs sur le guéridon. Elle se dirigea vers la cuisine, le propriétaire du duplex sur ses talons. En bon gentleman il lui proposa un café, qu'elle accepta. Et c'est autour de ce café et entourée de viennoiseries qu'elle narra à son ami les aventures de ces dernières semaines.

- La dernière fois que je suis passée, je t'ai raconté la surprise de maman, pour notre anniversaire tu te souviens ? Je lui ai dit que je choisissais le UK mais pas que je restais à Londres. Mais le copain de ma tante m'avait prévenue que je ne pourrais rester que 2 mois. Il vient de l'emmener en voyage pour un mois, il veut la demander en mariage. Tu connais Ian hein ?
oui, en effet, je connais Ian ! répondit l'interlocuteur de la blonde en pouffant. Il s'était bien sûr rendu compte que la demoiselle venait de lâcher un mot typique de sa région d'origine et l'entendre parler alsacien avec sa mère l'avait toujours amusé.

Du coup je suis partie avec eux à l'aéroport, mais j'ai pris un autre avion et tadaaaaam, déclara Valérie, en prenant son plus bel air théâtral.
Oui Choue, bien sûr que tu peux rester chez moi. C'est combien de temps tu as dit ? s'enquit le châtain, uniquement dans le but de la faire douter.
Euuh une dizaine de mois... déclara-t-elle hésitante.


Un blanc s'installa dans la pièce. Stressant pour l'une et faux pour l'autre. Evidemment Valérie croyait en son ami. Elle avait totalement confiance lui ; elle venait de lui faire la plus belle surprise qu'il n'aurait pût imaginer : elle était revenue le voir, pour plus longtemps qu'un week-end. Mais elle en pu s'empêcher de stresser en remarquant qu'il ne répondait pas. Ce silence dura encore quelques secondes et, décidant que sa –mauvaise' plaisanterie avait assez durée, c'est l'adolescent qui rompit le silence :


Tu as besoin d'aide pour tes valises ? Non ! Alors qu'est-ce que tu attends ?!


Le visage de Valérie s'illumina. Elle sortit en trombe dans le hall et pris ses affaires qu'elle entreprit de monter dans sa chambre. Oui SA chambre. Celle qu'ils avaient repeinte l'année précédente. Pour elle. Celle qui lui correspondait tant. Bien que venue que très peu de fois –et jamais très longtemps- dans cet appartement, elle s'y sentait bien, elle s'y sentait chez elle.

Là-bas, dans un duplex d'une petite ville d'outre-manche, peut-être pouvez-vous, en tendant l'oreille, entendre les quelques mots prononcés par une adolescente, comme un murmure :


« Pour le meilleur et pour le rire »




Le rire, oui. Aucuns doutes possibles. Elle en était sûre. Elle ne se trompait pas. Elle avait raison.




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#Publié le 15/7/2013

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