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La joie de retrouver certains a quelque fois le gout amer de la distance avec d'autres



Les jours passent mais ne ressemblent pas. Les jours filent, défilent. On voudrait les retenir, leur demander de rester encore un peu. Mais ils restent sourds à nos propositions, nos supplications. On voudrait leur demander de partager ces moments avec nous, encore un peu. Mais ils restent insensibles, gardant le rythme, encore et encore, comme un morceau de musique, continuant leur course effrénée dans le temps. Voilà déjà une semaine que Valérie était arrivée chez Stan. Elle n'avait jamais autant ri en une seule petite semaine. Elle fit rapidement le calcul dans sa tête : 9 mois et 3 semaines ; 38 semaines, soit 266 jours, 6384 heures, 22982400 secondes. La blonde se mit à rire, encore, se demandant combien de conneries ils pourraient inventer pour faire passer tout ce temps.

Elle était posée tranquillement sur le canapé du salon, les jambes reposant sur les cuisses de Stan. Tous deux regardaient une chaine musicale, un bol de céréales entre les mains. C'était leur rituel. Rire devant un clip mal fait, critiquer le choix des paroles, comparer les look, chanter à tue-tête. Pauvres voisins.
Stan détourna sa tête de l'écran pour regarder son amie. Elle ne portait qu'un simple débardeur et son pantalon de pyjama, les cheveux négligemment relevés en chignon. Il esquissa un sourire. Il était heureux de savoir que cette fois-ci elle allait rester auprès de lui plus longtemps qu'un simple week-end. Elle avait les yeux rouges. Elle avait dû pleurer.

Puce ? Commença-t-il, doucement
Mmmmh? Marmonna la dénommée puce, la bouche pleine
Quelque chose ne va pas ? T'as les yeux rouges.... T'as pleuré ?

C'est Max ... hasarda-t-elle, on s'est parlé hier sur skype et il m'a fait une scène ...


Cela faisait presque 2 ans que Valérie et Maxime étaient en sembles. Un petit couple model. Heureux. Ils s'étaient rencontrés en seconde mais avaient décidé de prendre leur temps. C'était son premier amour. Le plus beau. Innocence. Le plus parfait. Illusions. C'était celui avec qui elle avait tout partagé : son premier rendez-vous sérieux, sa première escapade nocturne, son premier baiser, sa première fois. Pour lui, elle s'était remise à la musique. Ils étaient jeunes et voulaient profiter de la vie. Forever Young. Seulement voilà, Maxime avait toujours été possessif et donc avait vécu le départ de sa belle en juin dernier comme un abandon. Les choses n'étaient plus ce qu'elles étaient, Valérie le savait. Les choses changent. Les gens changent. Mais ce qu'elle savait aussi c'est qu'elle devait quitter la France, changer d'air, elle savait qu'elle devait partir, qu'elle devait aller en Angleterre. Chaque jour ils se parlaient via skype ou par textos. Mais La jeune fille commençait à réellement souffrir de cette distance.

Comment ça ?

Oh tu sais, l'excuse habituelle : je suis une méchante fille qui l'a laissé tout seul en Alsace. Celle qui l'a abandonné. Elle commençait à avoir les yeux humides. Il m'a reproché d'avoir préféré partir au lieu de rester là-bas. Le souvenir de la conversation de la veille la bouleversa.

Ca y est, elle pleurait.

Stan souleva délicatement les jambes de la demoiselle et se rapprocha d'elle pour la prendre dans ses bras. Elle nicha sa tête au creux de son cou. Il était là pour la réconforter. Il avait toujours été là. Il lui chuchota des mots rassurants.

tu sais, murmura-t-il, votre coupe traverse juste un mauvais moment ; ça va passer et il n'en sera que plus fort...

je sais.

Avec Jules aussi on est passés par là, mais on est encore plus complice maintenant. On a beaucoup apprit de nos erreurs.


Jules avait été la première petite amie de Stan. Il en avait réellement était amoureux. Ils étaient si mignon ensembles, si complémentaire. Ils étaient faits pour s'entendre. Ils s'étaient rencontrés à l'hôpital 5 ans auparavant. Charmant endroit pour une rencontre n'est-ce pas ? Elle était en stage pour le lycée, lui venait visiter son meilleur ami, qui avait fait l'imbécile –comme toujours- dans les escaliers de son immeuble. Ils se sont tout de suite plus mais malheureusement, il y a un an, elle l'avait trompé. Lui faisant beaucoup de mal. Mais Valérie l'avait aidé à traverser cette épreuve. Il l'avait appelée. Ils avaient parlé toute la nuit. Elle avait su trouver les mots. Elle avait été là, tout simplement. Le lendemain elle avait consulté les billets de train et avait pris l'initiative de sécher le samedi de cours pour partir le vendredi en fin d'après-midi et revenir le lundi matin très tôt. Elle avait peur qu'il ne fasse une connerie. Elle devait aller le voir. Ils avaient passé le Week-end, tous les deux à manger de la glace et à regarder des films, tristes pour la pluparts. Dieu que ça leur avait fait bien de déprimer ensemble, ils avaient aussi beaucoup discuté et elle avait réussi à le convaincre de ne pas la punir indéfiniment. Certes ils ne seraient plus jamais un couple mais ils pouvaient apprendre à s'aimer différemment. Il avait suivi son conseil. Ils étaient devenus de très bons amis.

Mais elle t'a fait beaucoup de mal, et c'est pour ça que vous n'êtes plus ensembles...
Non, mais on est resté très proches tu sais. Finit-il en la regardant droit dans les yeux, et ça c'est grâce à toi. C'est toi qui m'as convaincu de tout lui pardonner, de mettre ça sur le compte d'une erreur de jeunesse.


Elle le remercia d'êter là pour elle en posant les lèvres sur sa joue. Elle était si bien avec lui. Elle était en confiance.

Ils restèrent ainsi un long moment puis, essuyant ses larmes elle alla s'asseoir au piano qui se trouvait dans la même pièce, cherchant les accords d'une main hésitante, enchainant les fausses notes. Dommage. Elle les avait presque oubliés. Elle chercha, encore et encore, frappant les touches d'une main rageuse.

Stan s'étonna. Jamais il ne l'avait dans un tel état. Elle était pourtant si fragile et si forte, si calme, si posée, si réfléchie. Et voilà qu'elle se déchainait sur un clavier à s'en faire mal aux mains.

Sans qu'elle ne s'en rende compte, Stan était parti dans la cuisine ; ayant en tête de faire le déjeuner. Il voulait lui faire plaisir. Il n'était pas très bon cuisinier si on le comparait à la Blonde, mais il savait se débrouiller pour survivre en mangeant correctement. Il entreprit donc de faire une ratatouille. Il savait qu'elle aimait ça, le tout avec pour fond sonore, une âme malheureuse passant passer sa douleur sur le piano.


♣ ♣ ♣


La demoiselle s'était adoucie en voyant les efforts de son ami. Elle avait retrouvé le sourire mais, épuisée, elle s'était endormie sur le sofa.
♣ ♣ ♣


Ce n'est qu'aux alentours de 15 heures qu'elle se réveilla. Aucun bruit dans l'appartement. Etrange. Etonnée par ce silence inhabituel, elle se rendit à la cuisine où elle trouva un petit mot sur le comptoir :


« Chérie, pendant que tu dormais j'ai reçu un appel d'un ami. Je vais faire quelques courses avant de passer le prendre à l'aéroport ! :) Il reste avec nous ce soir : tu peux cuisiner, sinon je vous emmène au restau' ;) Mais je sais que tu cuisineras et que même si je te l'avais pas demandé tu l'aurais fait quand même, parce que tu te jettes à corps perdu dans la musique et dans la cuisine quand ça ne va pas ou que tu te reproches quelque chose ... Bref, tout ça pour te dire que je rentrerai ce soir avec notre invité et que as intérêt à être présentable ^^ ! Je t'aime little monster, passe une bonne après-midi !
Stan xxx »


« Waouh ! [c=#644c59]pensa la Blonde[/c], pour les coups tordus, il est champion ! »


Anyway ! Elle refit son chignon sur le haut de son crâne, alla enfiler un jogging et passa un tablier. Oui elle cuisinerait. Oui elle le ferait. Son ami avait raison. Entièrement raison. Dès que quelque chose lui échappait, elle se réfugiait dans la cuisine ou dans la musique. Et à la vue de son pitoyable numéro datant du matin même, elle se dit qu'il était plus raisonnable de cuisiner que de composer un morceau triste et sinistre, surtout qu'elle n'en avait pas envi et que le mot de Stan lui avait remis du baume au cœur. Ce cœur hésitant il y a quelque heure était désormais plein de confiance en lui.

La Blonde sélectionna une playlist de son Ipod, une playlist qu'elle espérait pleine de chanson groovy et entrainante. Elle ne fut pas déçue. Mademoiselle voulait du rythme, Mademoiselle pourra sed déhancher à sa guise. Tout en chantant à tue-tête et en se déhanchant, notre française parcourut du regard le contenu des placards et du réfrigérateur. N'ayant aucune envie de redescendre faire les courses. Son inspection achevée, elle prit deux casseroles et commença le plats pour avoir ensuite le temps de faire une tarte aux pommes, à la française évidemment.

« Elle voulait faire honneur au mystérieux invité, qui qu'il soit »



Mystérieux. Le mot était bien choisi.





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#Publié le 15/7/2013

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